Témoignages

Face au Covid-19 comment s’adapte l’enseignement en kinésithérapie ?

Nous comptons aujourd’hui plus de 88 000 kinésithérapeutes en France. Chaque année de nouveaux professionnels sont formés et diplômés de différentes écoles de kinésithérapie Française. Pendant cette période de confinement, nous avons voulu savoir comment se poursuivaient les enseignements des étudiants.

Olivier Lubin, Masseur-kinésithérapeute et enseignant depuis presque 10 ans à l’IFMK Assas (Paris) témoigne.

Comment l’enseignement s’est adapté à cette situation de confinement ?

Quel est l’impact du confinement pour les enseignants ?

Dans un premier temps, il faut saluer la réactivité de l’école. En effet, il y a eu une fermeture partielle pour les étudiants. Puis, moins d’une semaine après, l’école fut totalement fermée suite à l’annonce du confinement. Les cours de Travaux Pratiques ont été annulés et des cours à distance ont été proposés pour les cours magistraux grâce au réseau interne de l’école. L’ensemble des cours magistraux ont pu avoir lieu dans de bonnes conditions pour les élèves et ils ont été très sollicités sur de nombreux travaux à distance, afin de privilégier le raisonnement, la réflexion sur des cas cliniques.

Les Travaux Pratiques, quant à eux, seront reportés à l’année suivante. Intervenant en premier cycle auprès des 1ère et 2ème année, le report à l’année suivante des Travaux Pratiques n’est pas forcément très gênant pour l’apprentissage. Mais il faudra faire un travail poussé en septembre, pour rattraper le retard. En 1ère et 2ème année, les TP dispensés sont essentiellement axés sur les gestes de base de l’aspect manuel du métier de masseur-kinésithérapeute. Une mobilisation passive du genou, un étirement musculaire, le travail de la proprioception, etc., requièrent des Travaux Pratiques, afin d’apprendre les bons gestes, être capable de les adapter au patient et les reproduire à bon escient.

Ces cours de Travaux Pratiques, sont réalisés en groupe d’une vingtaine d’élèves avec des thèmes différents. Par exemple, une matinée va être dédiée à la mobilisation passive de l’articulation de la hanche avec explications théoriques suivies de démonstration pratique par le professeur, puis pratique des étudiants, régulée par l’enseignant.

Célia Ayral, étudiante en 2ème année de kinésithérapie à l’ADERF dans le XII ème arrondissement de Paris témoigne

Quel est le type d’enseignement que vous poursuivez ?

Aujourd’hui étudiante en 2ème année de kinésithérapie à l’ADERF, je poursuis le cursus de 4 ans. Par la suite, il me sera possible de choisir une spécialisation comme par exemple la pneumologie ou la traumatologie du sport.

Chaque année nous avons la chance de pouvoir réaliser en moyenne 2 stages professionnels. L’année étant composée de 2 semestres, il nous est proposé de réaliser un stage au cours de chaque semestre. Nous avons la liberté de choisir le secteur dans lequel nous évoluerons. Si l’on souhaite par la suite se spécialiser en traumatologie, nous aurons la possibilité dès nos premières années d’étude de choisir nos stages professionnels au sein de cette spécialisation.

Néanmoins, il faut noter qu’au sein de l’ADERF, notre premier stage professionnel de 2 semaines doit se réaliser au sein d’un cabinet libéral. L’ensemble des stages suivants s’effectuent sur 6 semaines et nous permettent de choisir notre secteur d’activité.

Enfin en 4ème année, les étudiants doivent effectuer un stage d’environ 4 mois, afin de réaliser leur mémoire de dernière année. A la suite de ces 4 années, l’étudiant diplômé peut continuer de suivre des formations de spécialisation dans de multiples domaines de la kinésithérapie, en parallèle de son activité professionnelle.

Comment s’est déroulé l’enseignement pendant cette situation exceptionnelle ?

Deux fois par an, à la fin de chaque semestre nous avons la période de partiels. Ces examens constituent notre évaluation de fin de semestre et elles s’additionnent aux notes de Travaux Dirigés et de Travaux Professionnels que nous avons eu tout au long du semestre.

Les enseignements sont composés de cours magistraux (CM), de Travaux dirigés (TD) et de travaux professionnels (TP). Il est difficile de suivre des enseignements pratiques à distance. Néanmoins, nous avons eu a effectuer des dossiers évalués par nos professeurs, en lien avec nos pratiques de kinésithérapie, afin de poursuivre notre enseignement en autonomie à distance. La période de partiels étant intervenue au même moment que le confinement, nous avons été obligé de réaliser nos partiels en ligne.