Huiles Essentielles

Huile Essentielle de Ravintsara Bio

Nom latin : Cinnamomum camphora

Propriétés

La synergie de ces constituants en fait une huile essentielle très employée en ORL et dans les troubles pulmonaires.

  • Effet antiviral : l’Huile Essentielle de Ravintsara est l’un des plus puissants antiviraux naturels connus. Le 1,8-cinéole a un effet antiviral maximal et non cytotoxique pendant la période de réplication du virus de la bronchite infectieuse (IBV) en présentant une inhibition de 82,63%. Son inhibition de la réplication cellulaire passe par un mécanisme d’interférence sur la liaison entre l’ARN et le nucléocapside N du virus IBV [1]. D’autres auteurs démontrent l’action de l’HE de Ravintsara sur l’inhibition de la réplication virale et de la formation des acides nucléiques viraux (ADN et ARN)
  • Effet antibactérien : Le 1,8-cinéole présente des effets limités sur les souches bactériennes tandis que d’autres composés terpéniques comme le terpinène-4-ol et l’α-terpinéol présents également dans l’HE de Ravintsara, s’avèrent plus efficaces [2]. Cependant, le 1,8 cinéole s’avère capable de détruire des membranes cellulaires bactériennes. Ainsi, grâce à la synergie entre les monoterpénols et le 1,8 cinéole, l’HE de Ravintsara  possède une activité antibactérienne, notamment sur S. aureus [3]. A noter que le 1,8 cinéole permet l’entrée de composés plus actifs au sein de la bactérie et augmente ainsi leurs activités [4].
  • Effet immunostimulant : En plus de son effet antiviral, l’HE de Ravintsara active la superoxyde dismutase et protège la cellule des dégâts induits par des stress oxydatifs. [5]
  • Effet anti-inflammatoire : l’HE de Ravintsara est anti-inflammatoire  par inhibition des marqueurs pro-inflammatoires tels que le thromboxane A2, le leucotriène B4 ou encore les cytokines IL-b et TNF-a. Cette activité se manifeste aussi par le maintien de la production physiologique d’immunomodulateurs (IL-10, marqueur anti-inflammatoire) et par une moindre augmentation de l’activité de la MPO, une enzyme considérée comme un indice de l’infiltration des neutrophiles. [6, 7]

Indications et conseils d’utilisation

L’HE de Ravintsara est une HE incontournable dans une trousse aromatique et saura être utilement conseillée par son pharmacien d’officine et ce pour de nombreuses indications. [8]

Voie orale 

  • Grippe :

Lors de la période endémique : déposer 4 gouttes d’un mélange composé à parts égales d’HE de Ravintsara, de Niaouli, d’Eucalyptus radié et de Citron sur un sucre ou un comprimé neutre. A prendre matin et soir 5 jours sur 7, au milieu ou en fin de repas.

Ce mélange est aussi indiqué en curatif à raison d’une prise 4 à 5 fois par jour pendant 5 jours. Il est déconseillé avant 6 ans.

  • Gastro-entérite :

Déposer 1 goutte d’HE de Ravinstara, 1 goutte de Niaouli et une goutte d’HE de Palmarosa sur un support neutre à avaler 3 fois par jour pendant 4-5 jours.

Voie topique

  • Grippe :

En prévention : appliquer 2 gouttes d’HE de Ravintsara sur les poignets.

A faire tous les jours, hormis le week-end pour respecter une pause thérapeutique.

  • Bronchite :

Appliquer en massage sur le thorax et le haut du dos, trois fois par jour jusqu’à amélioration des symptômes, le mélange suivant : 2 gouttes d’HE de Ravintsara, 1 goutte d’HE de Laurier noble,1 goutte d’HE d’Eucalyptus radié, diluées dans 5 gouttes d’HV de noyaux d’abricot.

  • Varicelle :

L’utilisation des HE intervient dans la diminution de la charge virale et des démangeaisons. La formule suivante peut être appliquée cinq fois par jour par massage sur le corps de l’enfant, jusqu’à amélioration : 30 gouttes d’HE de Ravintsara,  30 gouttes d’HE de Camomille matricaire, 60 gouttes, d’HE de Lavande officinale dans 50 mL d’un extrait lipidique de Calendula.

  • Herpès labial :

Le traitement nécessite une application cinq fois par jour sur les lésions jusqu’à amélioration, de la formule suivante : 2 gouttes d’HE de Ravintsara, 2 gouttes d’HE de Niaouli, 2 gouttes d’HE de Lavande aspic, 2 gouttes d’HE d’Hélichryse italienne à incorporer dans une crème labiale qsp 10 g. Après application de cette crème, il est indispensable de se laver les mains afin d’éviter toute contamination.

  • Furoncle :

Déposer une goutte  d’HE de Ravintsara diluée dans une HV directement sur le furoncle, jusqu’à disparition soit 7 à 10 jours de traitement.

  • Fatigue physique et psychique, convalescence :

Déposer 3 gouttes d’HE de Ravinstara sur le plexus solaire, sur les poignets et le pli du coude, 3 fois par jour pendant 10 jours.

Inhalation

  • Rhino-pharyngite :

Afin de soulager les symptômes accompagnant une rhino-pharyngite, inhaler les vapeurs aromatiques d’un mélange constitué d’HE de Ravintsara, de Niaouli, d’Eucalyptus radié, de Thym à thujanol et de Lavande officinale, à raison d’1 goutte de chaque HE.

Diffusion

Le mélange aromatique indiqué en prévention de la grippe peut être utilisé pour assainir l’air, à raison de 10 gouttes diffusés pendant 30 min/heure pour un diffuseur à nébulisation, ou 15 minutes/heure dans un diffuseur à vibrations.

Précautions

L’HE de Ravintsara est en général très bien tolérée. Les principaux effets indésirables apparaissent chez des sujets à terrain sensible et disparaissent dès l’arrêt du traitement.

Par voie orale, l’HE de Ravintsara peut provoquer des brûlures d’estomac, notamment chez les sujets présentant des reflux gastriques. Il est ainsi préconisé de le prendre en fin de repas et d’éviter la prise à jeun.

De manière générale, les Huiles Essentielles sont déconseillées aux enfants de moins de 6ans, aux femmes enceintes et allaitantes. Celle-ci est également contre-indiquée chez les personnes asthmatiques, les sujets épileptiques ou l’enfant ayant souffert de convulsions hyperthermiques.

C’est une HE non toxique et bénéficiant d’une grande tolérance cutanée mais, en cas de doute chez des personnes à peau hyper-réactive, il conviendra malgré tout de faire un test cutané avant toute première utilisation.

Retrouvez l’Huile Essentielle de Ravintsara Bio

Source :

Monographie HE Ravintsara – Magpharm – Mme Couic-Marinier Françoise Dr en pharmacie et formatrice en aromathérapie ; Michaël Mansard Dr en pharmacie ; Annelise Lobstein Professeur de pharmacognosie

(1) Z. Yang, N. Wu, Y. Fu, G. Yang, W. Wang, Y. Zu et T. Efferth : Anti-infectious bronchitis virus (ibv) activity of 1,8-cineole : Effect on nucleocapsid (n) protein. J.  Biomol. Struct. Dynam., 28(3):323– 330, 2010;

(2) R. Kotan, S. Kordali et A. Cakir : Screening of antibacterial activities of twenty-one oxygenated monoterpenes. Z Naturforsch C, 62(7-8):507–513, 2007;

(3) V. G. De Billerbeck : Huiles essentielles et bactéries résistantes aux antibiotiques. Phytothérapie, 5(5):249–253, 2007.

(4) K Husnu, C. Baser et G. Buchbauer: Handbook of essential oils : science, technology, and applications. CRC Press, 2009.

(5) W. Bz, W. Xb et L. Wy. Cleavage of supercoiled circular double-stranded DNA induced by a eukaryotic cambialistic superoxide dismutase from Cinnamomum camphora. Acta Biochim Biophys Sin (Shanghai). 36(9):609-17, 2004.

(6) V. PD Bastos, A. S Gomes, F. JB Lima, T. S Brito, et al : Inhaled 1, 8-cineole reduces inflammatoryparameters in airways of ovalbumin-challenged guinea pigs. Bas. Clin. Pharmacol. Toxicol., 108(1):34–39, 2011.

(7) P. R. Lima, T. S. de Melo, K. M. Martins Bezerra Carvalho, et al : 1,8-cineole (eucalyptol) ameliorates cerulein-induced acute pancreatitis via modulation of cytokines, oxidative stress and nf-kb activity in mice. Life Sc., 92(24-26):1195–1201, 2013.

 (8) M. Mansard : Le camphrier : étude botanique, chimique et biologique de ses huiles essentielles. Thèse d’exercice de Pharmacie de Nancy, Université de Lorraine; 2016. 114pp.

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