Huiles Essentielles

L’aromathérapie en diffusion

La diffusion des huiles essentielles s’effectue par différentes méthodes. Suivant que l’on ait recours à une diffusion active ou passive, l’intensité de l’activité des huiles essentielles est plus ou moins rapide.
La diffusion passive correspond à l’évaporation naturelle de l’huile essentielle déposée sur un support (mouchoir, coupelle en terre cuite…).


La diffusion active s’accomplit à l’aide d’un appareil, le diffuseur électrique. Dans ce cas, une nébulisation à froid permet la micro-diffusion des huiles essentielles qui sont projetées en minuscules particules dispersées dans l’atmosphère. Ce procédé qualitatif ne nécessite ni chaleur (qui détériore les huiles essentielles par oxydation) ni eau (qui limite l’ionisation). Il assure ainsi, à la fois une diffusion maximale dans l’environnement et une absorption efficace au niveau des voies respiratoires tout en favorisant une consommation réduite d’huiles essentielles.

La diffusion se pratique toujours de manière discontinue et sur de courtes durées :
– dans une pièce occupée (présence de personnes), 5 à 10 minutes de diffusion suffisent, à renouveler si besoin toutes les 2 heures
– en l’absence d’individus dans la pièce, la durée de la diffusion varie de 10 à 20 minutes, à renouveler 2 à 3 fois par jour.

Toutefois, quelques précautions s’imposent : ne jamais diffuser en présence d’enfants de moins de 6 à 7 ans ni de personnes asthmatiques ou insuffisants respiratoires.

Quelques applications pratiques de diffusion
perfumeAssainissement de l’air ambiant
Différents travaux* ont prouvé l’activité antibactérienne et antifongique des huiles essentielles en diffusion. Elles purifient et régénèrent l’air que nous respirons et peuvent même aider à la prévention des maladies nosocomiales ! Plus près de nous, la diffusion d’huiles essentielles servira par exemple à l’assainissement d’une chambre de malade, d’une pièce à vivre ou encore d’une salle d’attente afin de prévenir les risques de contagion.
Quelles huiles essentielles ?
Toutes les huiles essentielles ne peuvent être diffusées. Celles riches en monoterpènes, oxydes ou monoterpénols sont connues de longue date pour leurs propriétés antiseptiques aériennes et sont sans danger : Citron, Pin sylvestre, Pin Douglas, Sapin baumier, Epinette noire, Eucalyptus radié, Eucalyptus smithii, Ravintsara, Palmarosa
En revanche, prudence pour les huiles essentielles de Cannelle, Girofle, Origans, Thyms, Sarriette, qui bien que faisant partie des huiles essentielles les plus bactéricides, sont beaucoup trop irritantes pour les muqueuses. Elles ne doivent pas être diffusées (sauf cas particuliers et toujours à une concentration inférieure à 3 % dans le mélange de diffusion), au risque de provoquer suffocation ou crise d’asthme !
Plusieurs complexes de diffusion, prêts à l’emploi et constitués d’un mélange d’huiles essentielles bien étudiées répondent à cette indication : complexes Assainissant, Protection, Paris Pékin, Immunit’air.

 

Paris-Pékin

 

perfumeDésodorisation, suppression des mauvaises odeurs (tabac‚,,)
Dans cette indication, les huiles essentielles sont prioritairement choisies pour leur arôme. Idéalement, on associe une ou deux huiles essentielles fortement aromatiques afin de couvrir l’odeur indésirable avec deux ou trois huiles essentielles plutôt rafraîchissantes ou boisées.
Exemples d’associations :
Citronnelle de Java, Litsée citronnée, Pamplemousse, Menthe des champs et Eucalyptus radié
Géranium, Cèdre de l’Atlas, Pin maritime (aiguilles) et Menthe poivrée

 

perfumeDétente et relaxation
La diffusion des huiles essentielles est de plus en plus utilisée pour améliorer la qualité de vie, que ce soit sur le lieu de travail ou chez soi. En effet, des modifications de l’activité cérébrale et du système neuro-végétatif (via le système limbique) sont enregistrées en présence de stimulations olfactives.
Pour une ambiance détendue et parfumée, le choix des huiles essentielles à diffuser est vaste :
Lavande officinale, Lavandin, Citron, Oranger doux, Mandarine, Ylang-ylang, Litsée citronnée, Petit grain bigarade, Bergamote, Palmarosa‚,, En fonction de nos préférences, les mélanges peuvent être composés à l’infini !
Là aussi, nous avons le choix entre plusieurs associations prêtes à l’emploi : complexes de diffusion Relaxation, Désinhibant, Week-end.

CANNELLE

perfumeAmbiance stimulante et vivifiante
Beaucoup d’huiles essentielles diffusées ont une activité vivifiante comparable à l’effet ressenti en se promenant à travers une forêt de conifères : on se sent régénéré sans pour autant être excité. En particulier, la diffusion d’huiles essentielles de Pins ou de Sapins génère une meilleure respiration et donc une oxygénation optimale qui se répercute sur le métabolisme de l’organisme. D’autres huiles essentielles sont également intéressantes : Citron, Pamplemousse, Vétiver, Romarin CT 1,8 cinéole, Menthe poivrée ou Menthe des champs…
Par exemple, le Complexe de diffusion Dynamisant à base de Citron et Vétiver répond parfaitement à cette demande !
* travaux (2000) du Dr V. Gisel de Billerbeck, laboratoire de bactériologie, virologie et microbiologie industrielle, faculté des sciences pharmaceutiques de Toulouse,
* thèse EPFL(2005) de Dr M. Cécile Pibiri : Assainissement microbiologique de l’air et des systèmes de ventilationau moyen d’huiles essentielles

Christine Cieur, pharmacienne
Auteur du livre La pharmacie familiale au naturel , Editions Edisud.

 

L’odorat : toutes narines déployées !

L’odorat a été longtemps jugé suspect. Trop proche de l’animalité et surtout de la sensualité, on l’a même taxé d’anti-social. Un sens sulfureux, indécent, presqu’obscène, en somme ! Néanmoins nous assistons à la fin du bannissement de ce sens si puissant. La réhabilitation actuelle de l’odorat a été analysée par l’anthropologue et philosophe Annick Le Guerer lors du 13ème Symposium International d’Aromathérapie, à Grasse, en avril dernier. L’avancée des travaux sur le cerveau, désormais au coeur de la science, à ouvert la voie à cette revalorisation. On reconnaît enfin objectivement le rôle des émotions dans l’intelligence humaine. Plus question de s’interdire la contribution de l’odorat qu’on s’est efforcé de museler, en vain. Rien à faire, il y des gens que l’on sent bien et d’autres que l’on a vraiment dans le nez ! Et la médecine a d’ailleurs toujours fait du nez un instrument indispensable de son exercice. Franchirons-nous le pas en donnant à l’odorat la priorité sur la raison, comme Nietzsche qui revendiquait : tout mon génie est dans mes narines ? Peut-être pas, mais la réhabilitation de l’odorat est une avancée remarquable pour appréhender l’humain dans sa globalité et dans sa sensibilité. Nous voilà encouragés à déployer notre culture olfactive trop souvent embryonnaire. L’aromathérapie nous y aide en s’appuyant sur les vertus thérapeutiques des odeurs. A l’heure du numérique déconnecté de la réalité sensible, les huiles essentielles nous autorisent des évasions olfactives uniques pour nous soigner, tout en nous ancrant en nous et dans notre planète. Cap sur l’olfaction !

 

Cécile Desmazières, psychologue en milieu hospitalier

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